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La retraite embarquée et l’alchimie de son juste prix.

Comment définir le juste prix, celui qui s’affranchit de mon propre affecte et qui est juste pour celui qui le paie ? Et comment des croyances anciennes peuvent parasiter mon fonctionnement au quotidien.


De mes partages, celui-ci est celui qui « me coûte le plus ». L’expression participe au bon mot, mais elle décrit un ressenti enfoui. Elle touche à quelque chose de profond en moi, si profond qu’il est emprunt de confusion dans mon être. C’est aussi pour cela qu’il vaut la peine d’être partagé ! Le partager m’aide dans ma recherche de compréhension. Alors, d’ores et déjà, merci pour votre aide 😊

Cela me coûte, cela en vaut la peine, des mots qui s’attachent à parler de prix et de valeurs.

Je participe à des Cercles de paroles. L’une des forces de ces Cercles réside dans la  question de base à laquelle chacun répond : « Comment je vais ? ». Cette interrogation a le mérite de créer un pas de côté entre ce que je ressens, ce que je vis et ma conscience. Pour y répondre je dois me décaler et me positionner en observateur de mon être. Pour cet instant, je ne subis plus mes émotions ou mon mental sans m’en rendre compte. La question, sans en avoir l’air, resselle un pouvoir d’ouverture. Elle me permet d’ouvrir mon regard à défaut de focaliser sur mes petites misères du quotidien.

Hier, peu de temps avant de rejoindre le Cercle de paroles, je me suis posé la question pour me rendre compte que tout va bien 😊 Presque parfaitement bien, je me sens à ma place dans ma vie, dans la vie. Mais un détail me marque : ma poitrine est tendue, indiscutablement sous pression… Le lancement de la retraite embarquée (6 jours de stage de travail sur soi, prévu en juin). Cette retraite s’adresse à des particuliers, mais surtout à des alchimistes ! Parce que dans cette croisière, chacun est l’alchimiste de sa transformation par la compréhension progressive de son fonctionnement propre. Je sens le « merveilleux » contenu dans cette retraite, le bonheur qu’elle apportera aux participants (dont je fais partie), mais l’accouchement se fait attendre. J’utilise cette image car je sens bien que ce qui doit advenir vient de l’intérieur, signe supplémentaire de la justesse de cette retraite embarquée. Ces difficultés à l’accouchement ou au décollage reposent sur un lit de confiance et de foi, mais l’éclosion se fait attendre.

Je sens que ce qui doit sortir vient de l’intérieur, mais les résistances aussi viennent de l’intérieur. Comme un « accouchement intrinsèque », naître de soi tout en résistant à « mettre le nez dehors » !

Avant d’aller plus en avant dans cette compréhension, je vais revenir sur le factuel, sur ce qui me cause cette pression corporelle. La retraite embarquée est un stage de 6 jours, en mer, pour travailler sur soi. J’en suis l’organisateur, le skipper, le garant de la sécurité de l’équipage et de chacun dans sa démarche de transformation personnelle. Dans ces différents rôles, je me sens à ma place, je m’y sens bien. Je crois en ce contexte, au cœur de la nature, dans un environnement facilitant l’accès à soi. Pour autant, dans ma démarche de « faire-savoir » j’ai commis d’étonnantes « erreurs » ! A commencer par le prix. A renfort de tableaux Excel, j’ai simulé puis calculé un prix. Le geste n’est pourtant pas compliqué car il y a des coûts logistiques d’un côté et un bénéfice de l’autre. Pourtant, ma première mise en ligne est sortie avec un prix exorbitant, presqu’une blague tant il n’avait aucun sens. Quatre mille euros pour six jours ! Un prix synonyme de sabordage.



Comment des croyances anciennes peuvent parasiter mon fonctionnement au quotidien.


Petite parenthèse psy (du côté de mon mental) au moment où les choses se précisent dans ma compréhension de ce qui se joue en moi : plus haut j’évoque l’accouchement, cela touche à la maternité, à ma relation à ma mère. Qui dit relation à la mère, dit relations aux femmes dans leur ensemble, et en ce qui me concerne : dans la relation à ma femme.

Ici, je peux commencer à faire le lien entre ce qui compte pour moi et ma relation à mon épouse (qui compte pour moi !). Tout au long de ma carrière de sportif professionnel, l’aspect matériel n’a jamais été un problème. Subvenir aux besoins de la famille n’a pas été une difficulté. Mais dans ma transformation de ces quatre dernières années, j’ai pris conscience de ce que ma femme a donné d’elle pour la famille. Elle m’a soutenu, moi homme-enfant et porté la famille à bout de bras notamment en me faisant exister auprès de nos filles pendant mes longues absences. Aujourd’hui je me sens redevable. C’est ici que ma confusion entre en œuvre, dans redevable il y a la notion de débiteur, se crée alors une étonnante passerelle avec l’argent. Comme si celui-ci pouvait combler ou rattraper ce que mon épouse a fait pour nous (la famille) pendant de nombreuses années. Comme si elle-même l’avait fait pour de l’argent ! Ce qu’elle a engagé pour sa famille ne l’a jamais été dans une idée d’investissement qui porterait des fruits financiers dans l’avenir. Les seuls fruits escomptés l’étaient au niveau de l’amour.

De mon côté, me sentant redevable, me sentant déficitaire, fragile dans le cours de ma propre transformation, je me suis déséquilibré dans cette relation. En réalité je ne lui dois rien car je ne peux rattraper un passé qui est ce qu’il est, je ne peux que l’accepter et vivre bien aujourd’hui. Mais mon mental est fort et me joue son tour favori, celui de me faire croire que l’on peut changer son histoire. Non, cela n’est pas possible, en revanche c’est dans mon bien-être au présent que ma reconnaissance trouvera son plein rayonnement. Reconnaissance : quelle merveille de mot ! Il combine : reconnaitre (accepter la réalité) et naissance (renaitre par l’acceptation de la réalité passée pour mieux vivre aujourd’hui).

A travers ce partage je prends la pleine conscience du mélange entre mon affect et ses conséquences dans le plus concret de ma vie présente. Aujourd’hui, le concret de ma vie sur cette terre est de rendre réelle cette première retraite embarquée et mon affecte s’en mêle !


Le prix et ses différentes approches.


Au début de ma transformation, peu de temps après ma décision d’arrêter ma carrière de sportif professionnel, j’ai perdu mes repères, perdu le sens de ma propre valeur. En rebond, mon égo s’est parfois débattu. Alors, le prix que je proposais pour mes services était auto-centré, il ne faisait qu’exprimer un rang dont moi-même je doutais. Par mon prix, j’affirmais haut et fort : « je vaux tant ! ». Mais le prix n’a de valeur que dans l’échange, mon approche ne pouvait alors aboutir à un juste prix puisque qu’il ne prenait pas en compte l’autre partie (celui à qui il s’adresse).

Autour du prix, une autre approche consiste à valoriser ce qui est échangé, il peut s’agir d’une marchandise ou d’un enseignement (ce serait alors une marchandise intellectuelle), mais aujourd’hui j’accompagne la transformation alors comment valoriser un geste dont je ne fais que favoriser l’expression. Je ne fais que proposer un contexte facilitant pour que la personne ou l’organisation que j’accompagne libère ses systèmes de protection et laisse libre court à sa médecine personnelle, à sa créativité, à son essence pour éclore de ses propres solutions. J’interviens dans l’équation tout en étant le premier spectateur 😊 Alors dans ce cas, que signifierait un prix élevé à la hauteur de l’importance d’une transformation profonde si celle-ci n’est finalement que de la responsabilité de celui ou ceux qui la vivent !?

Le prix n’étant qu’une unité de mesure, comment inclure la notion du relatif. Une transformation personnelle, qu’elle soit celle d’un « smicard » ou celle d’un dirigeant ou d’une dirigeante de grande société peut-elle être valorisée au même prix ? J’ai la sensation que la transformation personnelle ne peut rentrer dans le cadre réducteur imposé par l’argent. Dans la retraite embarquée, la richesse de l’équipage tient notamment à la variété des profils, aux partages de vies si différentes. La transformation de chacun et chacune sera stimulée par la richesse de l’équipage. On entend bien ici que la richesse évoquée n’a pas de lien avec la taille d’une bourse mais qu’elle dépend de la variété de ses pèlerins-alchimistes embarqués sur un même bateau, dans une démarche individuelle mais partagée. Autrement dit, existe-t-il un juste prix ? Est-il seulement possible de trouver une corrélation entre ce qui sera vécu sur le bateau, ce qu’il restera en chacun des membres de l’équipage quand ils reprendront leur chemin sur la terre ferme, riche de leurs propres compréhensions et transformations (aussi douces et légères soient-elles), entre tout cela et un prix !?

Quand il s’exerce dans le domaine du travail sur l’être, le prix véhicule un autre écueil. Plus il est élevé plus il génère une attente. Accompagner une transformation n’est pas un travail de magicien, comme évoqué en amont, la transformation dépend des efforts et du courage de celui ou celle qui « emboite » son chemin, elle est de sa responsabilité. L’attente générée par un prix élevé pourrait parfois être prise comme : « je te confie la responsabilité de mon changement », autant dire : les clés de l’échec !

Grâce à ce partage, à cette démarche d’écriture, j’y vois enfin plus clair dans mon approche du prix. Dorénavant, il y aura le bon prix et les justes prix.


Le bon prix est au singulier car il correspond à mon bon niveau de subsistance, un revenu aisé (mais mérité !) pour moi l’instigateur de ce contexte. C’est celui que j’affiche sur mon site, sur la brochure de présentation de la retraite.

Les justes prix sont au pluriel car il n’y a pas de justice universelle, il n’y a qu’un juste geste dans une juste place pour chacun. Ce qui est juste à l’un ne l’est peut-être pas pour l’autre. Et ce qui me semble juste, ici et maintenant est de m’adapter à chacun et chacune des « équipiers et équipières pèlerins-alchimistes » appelés par l’expérience. Nous partirons de mon bon prix pour ajuster à leur juste prix, cas par cas. Le prix de chacun lui appartiendra, mais l’approche est transparente. Dans cet échange en négociation, je reste le garant d’une égalité d’engagement de la part de tous les participants à cette aventure personnelle dans notre contexte collectif. Chacun pour soi, tous ensemble !

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