Comment mon corps devient le médecin de mes maux?
Quand la notion de soin est venue me chatouiller, je n’ai pas compris tout de suite ce qu’elle venait me dire. Alors elle est revenue encore jusqu’à ce que je prenne le temps de comprendre.
Dans « soigner » il y a soin, quand je prends soin de moi je me soigne…Depuis le jour où j’ai compris cela, prendre de l’eau dans mes mains le matin et y plonger mon visage est devenu mon premier rituel quotidien.
La médecine du corps me tient à cœur car je suis un témoin de son efficience. Je l’ai découverte et comprise peu à peu, pas à pas, en butinant ici et là. Pour avancer dans ce tâtonnement, j’ai dû parfois suivre mon instinct et ce qui venait de l’intérieur, me faire confiance et faire confiance au processus (celui de la Médecine). Ce que je nomme la Médecine est une Médecine personnelle. Par précaution, je précise que le mot Médecine est utilisé ici dans un contexte de sagesse ancestrale et approche énergétique, il ne s’agit pas de la science contemporaine du même nom, même si ces différentes approches ont toutes pour but que l’on se soigne pour se sentir mieux.
Qui dit Médecine dit guérison, mais pas seulement. La Médecine du corps peut répondre à nos questions parfois même très matérielles ou concrètes, mais aussi expliquer la racine de nos émotions et ce sur quoi elles reposent.
Comment évaluer ses résultats ? Quand ma Médecine personnelle œuvre je me sens plus léger, moins chargé, moins tendu, mon sommeil ou ma digestion s’améliorent, je peux me sourire quand je croise mon image dans un miroir ou quand j’observe un paysage. Mes idées sont plus claires, et le plaisir accompagne mon cheminement. J’apprécie l’air que je respire, l’eau qui descend dans ma gorge. Les battements de mon cœur attisent ma gratitude. Quand je suis le témoin de la Médecine personnelle de personnes que j’accompagne je me sens privilégié.
Reprendre la main sur le mental
La première étape consiste à comprendre, apprécier puis observer le travail du mental sur mes actions, mes fonctionnements. Ce que j’appelle le « mental » est l’enfant de notre cerveau reptilien. Il est « simple d’esprit » ! Son rôle est se nous préserver, nous garder en vie. Depuis notre naissance, il s’assure de gérer les situations stressantes qui se présentent à nous, du moins celles que l’on perçoit comme telles. Pour chacune, il génère une adaptation. C’est le principe même du vivant : s’adapter. D’une certaine façon, on peut dire qu’il prend soin de nous.
Mais à travers notre histoire personnelle, notre cheminement, les expériences et les traumatismes rencontrés, les adaptations s’ajoutent et s’accumulent. Peu à peu, elles finissent par créer une protection qui devient un écran de plus en plus épais, obscur et même opaque. Il finit par nous couper de nous-même, de qui nous sommes vraiment, de notre cœur, de notre être profond. Le reptilien est primaire et basique, il déclenche nos fonctionnements adaptatifs dès qu’une situation ressemble de près ou de loin à l’expérience originelle pour laquelle il a créé la protection, il associe sans finesse.
Les quatre F
En anglais, on évoque les quatre F : Fight, Freeze, Fly et Fawn. Réagir au stress par le combat, l’immobilité ou le figement, la fuite et la servilité. Il s’agit bien de réactions animales, nous sommes « l’animal humain ».
Le figement est particulièrement important, il parle de notre difficulté à nous remettre d’un stress, à relancer le mouvement. Il évoque la difficulté que nous pouvons avoir à laisser notre histoire à sa place, derrière nous, et à poursuivre notre chemin pas à pas en laissant notre fardeau derrière !
Reprendre la main sur notre mental passe par la conscience de ce fonctionnement animal et de son observation. L’observation induit sa neutralisation.
Mais dans le mental, il y a aussi les formatages de mon éducation, de ma culture et de mes héritages familiaux. Les valeurs qui animent mon énergie sont-elles intimement les miennes ? Ou simplement issues de ces multiples héritages ? Si mon énergie manque de souffle, je peux revisiter mes valeurs. Cette dissonance entre mes valeurs (ou plutôt celles qui construisent mon fonctionnement) et mon intérieur pourrait-elle être la raison d’une énergie en berne !?
La compréhension est d’abord conceptuelle (je comprends l’idée), avant d’être pleinement assimilée. Quand je comprends sa construction, que puis-je mettre en place pour me départir de « l’emprise de mon mental » ? Comment passer d’une compréhension dans ma tête à celle de mon corps (celle qui va vraiment changer quelque chose en moi) ?
La méditation du cœur.
Sa stratégie est simple : pour sortir de la tête, je vais dans le corps et plus précisément dans le cœur. Quoi de plus vivant que le cœur, il est la vie en moi, ses battements irriguent ma chair. Nous ne sommes pas dans le symbolique mais bien au niveau de la réalité brute, concrète ! Pour sortir de ma tête, je m’incarne, je rentre dans ma chair.
Allongé ou assis, calmement, je ralenti ma respiration. Mon cœur aussi se calme, sans demande particulière de ma part. Puis je cherche en moi le ou les endroits où je ressens ces battements. Ils peuvent être dans ma poitrine, mais ils peuvent aussi apparaitre dans une oreille si ma tête repose sur un oreiller, ou dans mes mains ou mes doigts, je peux aussi les sentir dans mes eines où passe une belle artère… Une fois repérés, je regarde (ou je scanne en moi) s’ils apparaissent ailleurs. Je m’aperçois qu’au fur et à mesure les sensations de mes battements cardiaques s’étendent à d’autres zones. Quand le processus fonctionne bien, je peux le ressentir (mon cœur) dans l’ensemble de mon corps. Quand je focalise mes sens sur ou dans mon corps, à la recherche des battements de mon cœur, je « court-circuite » mon mental qui ne cesse d’occuper mon esprit, ou qui « me prend la tête » (je trouve l’expression très expressive). Ce focus sur le corps est une démarche de l’ici et maintenant. La méditation du cœur est une technique, une stratégie que je m’applique pour prendre soin de moi. Le cœur bat dans le présent, pas dans le passé ni dans le futur. Il en est de même pour la respiration, elle aussi, vitale.
La méditation du cœur est toute simple : j’écoute mon cœur, c’est tout !
L’expérience
Je fais de mon mieux avec ce blog, mais seule l’expérience parle. C’est en la vivant que vous sentirez comme cette approche simple est satisfaisante et génère du bien-être. Elle ramène à soi.
Partant du cœur, quand je le ressens dans une large partie de mon corps, je peux pousser un peu plus loin le processus de scan interne. En marge des battements, je peux ressentir de petits frétillements, comme le pétillement de fines bulles de champagne qui crépiteraient dans ma chair, comme un léger courant électrique (agréable), ou comme un flot subtil (là c’est un peu moins concret). Essayez 😊 ! Pour cela, gardez les battements du cœur comme base de vos sensations (votre ancrage), quand ceux-ci sont bien perceptibles, bien installés, allez scanner cette autre sensation.
Là encore, quand je perçois ce courant, qui pour moi est la sensation de mon énergie de vie, la sensation est douce et agréable. Elle est même émouvante, car ce que je sens n’est autre que la vie en moi. Rien d’autre que « me sentir en vie » !
La Médecine du corps est posée
La méditation du cœur est le socle de la Médecine du corps. A partir des battements et du courant d’énergie, j’ai posé le socle de ma Médecine.
Je peux maintenant faire appel à mon corps, comme partenaire. Ancrer sur mes battements et sur le flux, j’invite une question et la lui confie. Encore une fois, l’idée semble complexe ou non-concrète, mais le processus est basique. L’essentiel est de conserver le lien avec le cœur et le corps, ainsi j’empêche le mental de reprendre la main, je reste dans l’ici et maintenant. Puis attentif à ne pas passer par ma tête, je dépose ma question dans mon buste, dans mon corps. Simplement déposer.
Les questions peuvent être diverses : « qu’est-ce qui est important pour moi maintenant ? », ou « sur quoi repose mon émotion récurrente de colère ? », ou encore : « de ces différentes voies qui se présentent devant moi, laquelle est la plus juste ? », mais je pourrais aussi poser une question très concrète et matérielle : « dans quelle situation vais-je me trouver si j’achète cette maison ? ».
Ensuite, quand la question est déposée, je n’ai qu’une chose à faire : maintenir mon attention sur mon écoute et mes sensations corporelles, rien d’autre. La suite n’est qu’histoire de confiance, dans le processus (la médecine) et le pouvoir du corps et de son intelligence propre, pas celle de mon cerveau mais bien celle de ma chair, de mes cellules.
Le corps et le temps s’allient et mon être écoute.
Confiance et subtilité.
Parfois, on attend des signaux marquants, des images puissantes, parce que notre attente est grande. Ainsi, on peut passer à côté d’une réponse subtile.
Aujourd’hui, je cultive la finesse et la capacité à percevoir le plus délicat des signaux, l’information qui passe aussi légère que le vol d’une libellule. A l’écoute de corps et cœur, je m’ancre dans ma chair pour tenir mon mental à distance.
L’information peut être un changement d’énergie dans mon corps, comme si la couleur évoluait. Si la vibration du flot augmente, je sais que la réponse est positive, mon corps dit oui. Au contraire si la couleur ternie ou la vibration diminue : mon corps dit non.
Faire confiance à ce qui surgit
Dans cette pratique, je cultive la confiance en moi. Au début, quand je débute et qu’une image apparait, je la remets en question, j’en doute et je me demande : « Est-ce vraiment ma réponse ? », ou encore : « Qui suis-je pour prétendre avoir la réponse ? ». La confiance se cultive. Je prends le risque de me tromper car si je ne le prends pas, je ne saurais jamais.
Je saisis la première image qui sort de moi, quelle que soit sa subtilité. Même un micro flash très bref, si je l’ai vu, j’y crois, je ne le questionne pas. Il se peut que je ne comprenne pas l’image tout de suite, mais je la saisie, l’interprétation et la compréhension viendront ensuite. La plus simple et efficace des compréhensions est le changement de vibration ou de couleur car il est évident : oui / non, positif / négatif. Quand il s’agit d’une image ou d’une scène je dois être patient et accepter le temps de digestion et de compréhension. Peut-être qu’un accompagnement, quelqu’un avec d’avantage de recul, pourra m’aider à comprendre la réponse qui m’est apportée.
Petit à petit, en exerçant ma confiance et ma subtilité, je parviendrai à comprendre ce que la vie exprime à travers mon corps.
Le corps Médecin
Après l’ancrage par les sensations corporelles, et le corps en partenaire, je peux maintenant le solliciter pour ma guérison. Quand la réponse à ma question met le doigt sur une blessure, une expérience que j’aurais perçue comme une humiliation, une injustice, un viol (figuré ou réel), quelle que soit ce qui surgit et son degré de « gravité », il est temps maintenant de le guérir. Si une blessure émerge, elle est prête à être soignée.
Si ce qui est apparu en réponse à ma question est un trauma (perçu comme tels), je le confie à mon corps. C’est l’étape ultime de la Médecine du corps, elle permet de transmuter des éléments de mon psychisme (émotions, perceptions…) qui conditionnent mes comportements (parfois pendant des décennies et même une vie entière) pour les transformer en une réalité digérée, acceptée.
La méthode reste la même. Au plus près de mes sensations corporelles, des battements de mon cœur et des sensations de ce flot (ce léger courant électrique). La clé est là, rester dans mon incarnation, dans le présent : là. C’est ici que la vie est, c’est ici que je suis au plus proche de mon être profond et que mon être est au plus proche de la vie (la mienne mais aussi de l’ensemble du vivant). C’est là que je me « ré-intègre » dans le vivant.
« Confier un trauma à mon corps » consiste simplement à « visualiser » cette expérience passée et la déposer dans mon corps. Oui, on peut dire qu’il s’agit d’imagerie mentale, c’est ça.
Cette Médecine transmute ce qui vient de ma tête vers l’ici et maintenant de la vie dans mon corps. J’accepte des réalités passées, plutôt que de les nier ou de les falsifier, pour avancer plus léger. Mon vécu n’est plus mon fardeau mais seulement un élément de mon passé. La transmutation est le processus qui transforme une substance en une autre, rien ne disparait. Ici, un stress traumatique ancien dont les effets perduraient inconsciemment dans mon comportement, devient un élément passé de mon histoire que je regarde en conscience et en acceptation. Le dossier n’est plus caché ou secret, il est maintenant rangé, simplement.
Ceci n’est qu’un partage, sans prétention d’exprimer une vérité ultime. Il ne parlera qu’à celles et ceux qui disposent des clés de compréhension, car ils ont eux-mêmes vécu des expériences qui ressemblent à ce que je décris. Pour les autres, la curiosité vous poussera peut-être à tenter l’expérience. Nous avons tous un chemin, des points de vue, des expériences et des « timings » de compréhension différents et cela est bien ainsi 😊
Merci Sidney pour cette belle pratique. Je vais l’ajouter a mon body scan.
🙏🕉☺️
Dominique Cotto